Dans cette session enregistrée dans les mhytiques studio MIDILIVE, nous suivons Perceval Carré qui enregistre un groupe entièrement avec des préamplis et EQ HLabs.
L’objectif est clair : capter une prise live complète, avec batterie, basse, guitare, Rhodes, section cuivres et voix, en privilégiant la qualité à la source, le placement des micros et un signal analogique simple mais cohérent. Pas de surenchère technique : ici, chaque choix est pensé pour servir la musicalité, le timbre et l’équilibre global.
Tout est enregistré en conditions réelles, musiciens jouant ensemble, avec une attention particulière portée :
- à la phase,
- à la cohérence spatiale,
- et au confort casque pour les musiciens.
La philosophie est simple : si ça sonne bien dans la pièce, ça sonnera bien dans Pro Tools.
Le setup de la batterie
Grosse caisse
Un seul micro est utilisé dans le kick : DR Alien Smith “Alien 8” (micro australien à double capsule dynamique bidirectionnel conçu pour les sources chargées en basse.) Grâce à sa directivité en "figure en huit", il capte l’attaque et le corps sans excès de repisse latérale. Le placement est crucial : deux à trois doigts entre la peau et le micro, puis ajustement vers le centre selon le rendu souhaité.
Caisse claire & toms
- Beyerdynamic M201 sur la caisse claire dirigé vers le centre. Le M201 est un micro dynamique avec une directivité hypercardioïde. Perceval insiste sur l'importance du placement de ce genre de micro car cela influence grandement le rendu sonore. Avant de modifier avec un EQ ou autre, il est préférable de bien jouer sur le placement.
- Beyerdynamic M88 sur les toms, placés entre le centre et le bord du fût pour un équilibre attaque / rondeur.
Overheads
- Couple de Neumann U67, luxe assumé et pleinement exploité.
Le placement repose sur une technique à la ficelle permettant de garantir la même distance entre kick, caisse claire et overheads, assurant ainsi une image stéréo stable et une phase optimale. Résultat : kick et snare parfaitement centrés dans les overheads, ce qui est loin d’être systématique.
👉 Pas de micro charley, pas de snare bottom, pas de troisième overhead : le kit respire naturellement.
Préamplis et égalisation : la couleur HLabs
À l’exception des micros de toms, toutes les sources passent par les préamplis HLabs.
- Les pads sont activés pour encaisser les niveaux.
- Sur le kick et la snare les gains sont poussés au maximum (jusqu’à +65 dB) et le niveau de sortie est atténué de 15 db.
- Ajustement final via le trim de sortie
- Les micros de room sont volontairement poussés fort en sortie pour récupérer un maximum de caractère de la pièce.
En sortie de préampli, les signaux passent par des EQ :
- creux autour de 400 Hz pour éviter l’effet “boxy” et ajout d'un peu de bas et d'attaque dans le haut du spectre.
- renfort du bas autour de 200 Hz pour donner du corps pour les overheads avec un ajout d'air
- traitement très léger, toujours dans une logique corrective et musicale.
Basse et guitare : DI, reamp et phase
Basse
- DI simple, entrée ligne
- Pad activé en raison du niveau élevé de sortie
- Aucun traitement à la prise : signal totalement clean
Guitare
- DI + reamp vers ampli
- Ampli repris avec un Neumann U67
- Ajustement ultérieur de phase entre DI et micro d’ampli pour retrouver un grave plein et cohérent
Rhodes : chaleur et espace
Le Rhodes est enregistré via :
- une sortie ligne,
- puis reamp dans un ampli,
- repris avec un micro ruban AEA R84
Cette combinaison permet de conserver l’attaque directe tout en ajoutant une dimension spatiale et chaleureuse via l’ampli. Là encore, la phase entre les sources est vérifiée et ajustée.
La voix : efficacité et contrôle de la repisse
Initialement prévue avec un micro statique, la voix est finalement enregistrée avec un :
- Sennheiser MD441
Excellent choix en contexte live : rejet efficace, précision et bonne tenue face à la repisse batterie. La voix passe dans un préampli HLabs, compressée avec un Distressor et travaillée avec UN EQ HLABS avec :
- un léger filtre bas autour de 120 Hz,
- un creux subtil vers 700–800 Hz,
- une égalisation très douce, pensée pour laisser de la marge au mix.
La section cuivres : un seul micro, une vraie image
Les cuivres sont captés avec un :
- micro ruban stéréo en Mid/Side (R88)
Les musiciens sont disposés en cercle, équidistants du micro, afin de créer l’équilibre directement dans la pièce, sans multiplication de micros. Le matricage MS permet ensuite de gérer l’ouverture stéréo tout en conservant une parfaite compatibilité mono. Le micro passe par un préampli HLABS "édition spéciale".
Les rooms : la colle naturelle du mix
On utilise deux micros omnidirectionnels : GMS 120 (Griffon microphone) Ils captent l’ensemble du setup et servent à ajouter de la profondeur, donner de la vie, éviter l’usage excessif de réverbération artificielle. En fin de morceau, les rooms prennent plus de place pour renforcer l’impact émotionnel.
Conclusion : tout se joue à la source
Cette session illustre parfaitement une réalité souvent oubliée :
👉 un bon placement, une phase maîtrisée et un signal simple valent mieux qu’une avalanche de plugins.
Le mix commence dès la prise de son. Ici, le travail sur la phase, la cohérence spatiale et l’équilibre naturel permet d’obtenir un rendu déjà musical avant toute intervention lourde en post-production.
Une approche exemplaire pour toutes les sessions live en studio.
