Pour ce nouvel épisode, je vous invite à la rencontre de Philippe Gaillot au sein de son studio "Recall" tout près de Pompignan dans le gard. C'est ici, dans le coeur d'un immense mas, qu'il a construit son studio.
Philippe démarre sa carrière très jeune en tant que musicien au conservatoire de Versailles. Il s'intéresse à la guitare, d'abord classique puis très vite il bascule dans le rock, monte des groupes et l'envie d'enregistrer vient très vite. C'est à cette époque dans la commune de Ners qu'il monte le premier studio 8 pistes du Gard. Il y enregistre notamment le premier album de son groupe “Concept” intitulé “Avis de passage”. (Metro JB001 / Media 7)
Autodidacte et passionné avec une expérience d'assistant qu'il s'est forgé dans différentes structures, son studio attire de plus en plus de clients et devient vite dans l'incapacité de le faire évoluer davantage.
En 1981, il crée le “Big Fun” , un club musical situé dans les cévennes et dont il assure la direction artistique. De nombreux artistes s’y produiront tels que Sugar Blue, Eddy Louiss..
Fin 1983, il retourne à New-York travailler la musique et les techniques du son. Il côtoie de nombreux musiciens tels que Jaco Pastorius, Kenwood Dennard, Darryl Jones, Mino Cinelu, Don Allias …. et deviendra alors l’élève de deux ex-guitaristes de Miles Davis : Mike Stern et John Scofield.
De retour en France il tournera beaucoup avec son groupe “Concept” à l’occasion de la sortie d’un deuxième album paru chez “52° Rue Est”, se produisant notamment dans de nombreux grands festivals internationaux comme celui de Nimes en 1985 en première partie de Ray Charles.
Faute de trouver le studio de ses rêves, il monte un studio mobile équipé d'une console Sage Odyssey et d'un 3M 24 pistes avec lequel il écume tous les festivals de France et autres. Il travaille alors pour Raoul Petite, Musique en stock, Herbie Hancock, Michel Petrucciani et beaucoup d'autres.
En 1988, Philippe Gaillot publie chez RDC Records un premier album sous son nom intitulé “Lady Stroyed” et fonde alors le “Lady Stroyed Band”.
Parallèlement, il poursuit sa carrière d’ingénieur du son en free lance opérant tant en studio que sur scène pour des artistes tels que Carla Bley, Richie Cole (Recorded at Nimes International Jazz Festival), Michel Petrucianni, Chick Coréa, Bass’s Desire, Herbie Hancock, Chris McGregor (Recorded at Montpellier chateau d’O Jazz festival), Raoul Petite (Recorded at Musikenstock, Nimes), Archie Shepp, Michel Marre (Album), Stefano Di Battista, Eric Legnini, André Ceccarelli, Rosario Bonaccorso, Les Archets de Paris, Vince Mendoza, (Album Round about Roma), Ray Charles, Paco de Lucia, Michael Brecker, Martial Solal, Christian Vander (Sound-produced at Sète Jazz Festival) Lucky Peterson, Randy Weston, (Sound-produced at Saint-Louis of Senegal Jazz Festival 93), Marc Ducret, N’Guyen Lé, Michel Bénita, Joël Allouche, Jean Michel Pilc, Monty Alexander, Jacky Terrasson, Leon Parker, Kenny Baron, Hank Jones, Chucho Valdés, Gonzalo Rubalcaba, Malgrew Miller, Eric Reed, etc …
En 1993, il est appelé pour diriger l’ensemble de la régie son du festival de St Louis du Sénégal durant lequel il découvre Soriba Kouyaté, grand maître de la Kora et dont il deviendra le producteur. A ce jour il a produit cinq albums de l’artiste dont ils signent les arrangements.
Et c'est en Avril 1994 qu'il crée le Studio Recall, dans une incroyable bâtisse avec une control room de 90m² et des plateaux très vaste. Il voulait inclure le côté résidentiel et proposer à ses clients l'hébergement sur place.
le Studio Recall a accueilli de nombreux artistes dont les productions réalisées tout ou partie au studio de Pompignan ont conduit certains d’entre eux à être primés mettant alors en évidence leur talent.
Ainsi, sept artistes ayant enregistrés et / ou mixés leurs albums au Studio Recall à Pompignan, se sont vus décernés une Victoire de la Musique alors que cinq autres albums ont reçu un Prix de l’Académie Charles Cros et que l’un d’entre eux a également reçu le Prix de l’Académie du Jazz.
- 2008 : YARON HERMAN “ A time for everything ” (Instrumental Revelation)
- 2007 : BOJAN Z “ Xenophonia ” (Best Jazz Album)
- 2003 : JACKY TERRASSON “ Smile ” (Best Jazz Album)
- 2002 : NOIR DESIR “ Des Visages, des figures ” (Best Rock Album)
- 2001 : B. LAGRENE, D. DI PIAZZA, D. CHAMBERS “ Front Page ” (Best Jazz Album)
- 2000 : CESARIA EVORA “ Café Atlantico ” (Best World Album)
- 2000 : SYLVAIN BEUF “ La danse des Inter-Notes ” (Best Jazz Album)
- Prix de l’Académie Charles Cros
- 2016 : PIERRE DE BETHMANN – Medium Ensemble “ Exo ” (Gd Prix Jazz 2016)
- 2012 : LAURENT MONTAGNE “ A quoi jouons nous ? ”
- 2008 : El HADJ N’DIAYE “ Géej ”
- 2005 : DAVID LINX / DIEDERIK WISSELS “ One Heart, Three Voices ”
- 2002 : OLIVIER CAILLARD “ Chansons de notre enfance ”
- Prix de l’Académie du Jazz
- 2005 : DAVID LINX / DIEDERIK WISSELS “ One Heart, Three Voices ”