Niveau d'enregistrement en numérique
Lorsque que vous envoyez un signal dans votre DAW, on peut être amener à se poser la question afin de savoir si le niveau est bien adapté et suffisamment fort pour pouvoir être travaillé…
On a souvent tendance à l'oublier, mais le son reste de l'électricité et lorsque que l'on tourne des boutons sur une console de mixage, un compresseur, un EQ ou un ampli, nous ne faisons que jouer avec un variateur éléctrique et nous pourions même considérer nos vu-mètres comme des voltmètres.
Il est clair que ce n'est pas facile d'indiquer une quantité de volume en s'exprimant en volt, voilà pourquoi nous préférons parler avec une échelle de db (Décibel). La première définition qui nous vient à l'esprit lorsque l'on parle de décibel est celle de l'échelle d'intensité sonore, surnommé le db SPL. Mais vous vous en êtes sans doute rendu compte, il existe une multitude de db différent, qui correspond chacun à une échelle bien précise.
Pour les plus curieux, j'en ai réuni quelques uns dans cet article…
Là aussi me diriez vous, ça n'est pas évident de s'y retrouver. Lorsque l'on parle d'enregistrement sonore, la plupart du temps on va utiliser 3 échelles différentes, à savoir le db FS, le dbu et le db VU. Et pour corcer la chose, nous avons deux types de niveaux pour mesurer l'audio à savoir le niveau crête (peak) et le niveau moyen aussi appellé RMS, nous y reviendrons….
Quelle volume en numérique ?
Comment bien mesurer ses niveaux ?
Prenez l'exemple sur une console protools, vous avez à droite une échelle en dbFS avec au sommet le 0dbFS qui est le plafond que l'on ne peut dépasser en numérique. En revanche si l'on regarde l'échelle sous le fader, il s'agit ici d'une échelle analogique où le 0 est l'équivalent d'un 0dbVU d'un vu-mètre analogique.
Il s'agit bien ici de deux choses très différentes, la plus importante étant le niveau d'entrée de votre signal à travers votre convertisseur qui est bien une échelle numérique donc il est important de ne pas confondre ces deux valeurs.
Quel niveau choisir en numérique ?
La relation des niveaux analogiques et numérique, dépendent de la valeur à laquelle est calibré votre convertisseur. Si on prend l'exemple des interfaces protools qui équipe beaucoup de studios à travers le monde, cette valeur est calibré à -18 dbFS. Ce qui voudrait dire qu'un signal analogique (ou éléctrique) de 0 dbVU serait égal à -18 dbFS mais aussi à ce fameux +4 dbU ou encore à 1,23V.
Comme je viens de vous le dire, ceci n'est qu'un exemple propre à ces interfaces, et ces valeurs peuvent changer selon les constructeurs. Sachez néammoins que dans la plupart des cas, ces valeurs vont se situer entre -12 et -20 dbFS. Le meilleur moyen de connaître la valeur de votre convertisseur est de tout simplement envoyer un signal à 0dbVU et lire sur l'echelle de dbFS la valeur indiqué. Cette valeur est importante à connaitre car dans le cas ou vous souhaitez utiliser des machines externes, comme envoyer un signal provenant directement de votre convertisseur, il faudra que ce dernier soit le plus proche de +4 dbU, soit 1,23V pour que votre machine fonctionne à son meilleur rendement.
Quel niveau pour mesurer peak ou RMS ?
Je l'ai évoqué plus haut, en audio nous avons deux types de niveaux : le niveau de crête (Peak) et le niveau moyen RMS. Le niveau moyen est l'intensité ressenti du signal tandis que le niveau de crête est l'intensité réelle pour votre système d'enregistrement. Ce qui sont deux choses totalement différentes. Les niveaux de crête sont bien plus élevés que les niveaux moyens et doivent être encaissés par votre système.
Il faut penser de manière analogique : on vise le 0dbVU qui n'est rien d'autre qu'une moyenne, les crêtes peuvent dépasser ce seuil sans dénaturer le signal, laissant donc une marge de volume.
En numérique il faut procéder de même en gardant une marge de volume, ce que nos amis américains appelle le "headroom".
Ici notre 0dbVU devient un -18dbFS qui nous permettra d'avoir une marge pour les éventuelles crêtes d'un signal. Dans la majorité des DAW, le vu-mètre vous donnera un niveau "peak" en d'autres terme, il vous indiquera les niveaux les plus fort et non un niveau moyen. le principal avantage c'est que vous pouvez voir immédiatement si votre signal sature ou non. L'inconvénient c'est qu'il n'indique pas le niveau moyen que l'on ressent et il est plus dificile d'établir un rapport entre les différents sons.
Par exemple les niveaux de crêtes sont différents entre une guitare saturée et une caisse claire mais adapté au même niveau RMS donne un meilleur rapport entre les deux sans bouger les faders.
Quel vu-mètre ?
L'idéal serait de pouvoir visualiser ces deux informations en même temps. Il existe différents plugins qui font ça très bien. Pour ma part j'utilise le TT dynamic range Meter qui réuni toutes les infos dont on peut avoir besoin.
Dans une seule fenêtre, vous avez votre niveau de crête, votre niveau moyen, la plage dynamique qui vous permet de voir si votre signal est écrasé ou non, le tout indiqué avec des valeurs numériques. (+ un phasemètre)
Il suffit de placer ce plug sur chaque piste de votre DAW pour analyser en temps réel le niveau RMS que vous envoyez dans votre système. Il ne vous suffit plus qu'à vous placer sur une moyenne de -18dbFS pour avoir un niveau optimal.
Conclusion
Pour faire une synthèse de tout ça, ne perdez pas de vue ces 3 points essentiel pour vos niveaux d'enregistrement :
- Evitez de dépasser le niveau critique du 0dbFS : le vumètre de votre DAW vous l'indiquera.
- Utilisez un niveau moyen (RMS) pour calibrer votre niveau à environ -18dbFS (ou selon la valeur de votre convertisseur)
- Si vous êtes dans l'incapacité de mesurer vos niveaux lors de vos enregistrement, pensez toujours à garder une certaine marge en dessous du 0dbFS.