Prise de son batterie : La grosse caisse
On va enfin pouvoir entrer dans le vif du sujet après avoir choisi notre espace acoustique et fais une sélection de nos micros dans les précédents chapitres. Nous allons pouvoir enfin placer nos micros sur notre batterie au court des prochains articles.
Commençons par un élément majeur de notre batterie, à savoir la grosse caisse. Comme on l’a vu auparavant, le placement de nos micros va dépendre du style de musique et du rendu souhaité. Je vais donc vous exposer différentes techniques qu’il sera bon de tester et d’adopter suivant le rendu que vous voulez obtenir.
La grosse caisse
Comme on pu le voir dans le précédent chapitre, Il est important de bien préparer notre batterie et donc notre grosse caisse avant l’enregistrement à savoir bien l’accorder, trouver la tension des peaux qui conviennent pour la musique, ainsi qu’un bon « amortissement » des réflexions à l’intérieur de la grosse caisse en y plaçant une couverture, en prenant soin de bien faire toucher les 2 peaux. Faites ça si vous avez trop d’harmoniques qui se dégagent de votre grosse caisse. Cela résoudra beaucoup plus de problèmes, bien au delà du placement de nos micros.
Une question revient souvent sur le fait de garder ou non la peaux de résonance, la percer ou pas ? Il est évident que si vous souhaitez un son de grosse caisse avec beaucoup d’impact, vous n’aurez pas d’autres choix que de percer la peau pour y insérer un micro à l’intérieur, ou carrément enlever la peau de résonance. L’autre avantage, c’est que vous allez pouvoir plus facilement placer vos micros, et pouvoir les déplacer comme bon vous semble. Il n’y a pas vraiment de règles en la matière, il faut expérimenter pour voir ce qui convient le mieux.
Le placement des micros
Commençons par les micros dont le placement n’auront pas beaucoup d’influence sur le son, à savoir le Shure SM91 ou beta91 et le Yamaha Subkick.
Pour le Shure, le meilleur moyen de le faire sonner, c’est de le mettre à l’intérieur de la grosse caisse en partant du principe que cette dernière est percée bien entendu. Pour ma part, je n’ai jamais entendu une énorme différence entre les différents endroits où j’ai pu le mettre à l’intérieur. En général je le place vers le milieu de la grosse caisse. Pour moi, c’est le meilleur micro pour avoir facilement « l’impact » de la pédale, par contre il sera insuffisant pour un rendu naturel de la grosse caisse car il manque cruellement de grave.
Un bon complément de ce micro est le Yamaha Subkick, qu’il vous suffira de placer devant la peau de résonance pour obtenir tout le « sub » de votre grosse caisse. A l’intérieur se trouve un haut parleur, qui de part sa large membrane, va être très sensible au fréquences grave. Si vous êtes un peu bricoleur, c’est très facile de s’en fabriquer un, en utilisant n’importe quel type de haut parleur même du très bas de gamme. Comme pour le SM91, il sera insuffisant tout seul pour avoir un son de grosse caisse bien naturel.
Le placement à l’intérieur
Un autre grand classique pour enregistrer le son des grosses caisses, sont les micros dynamiques avec une bonne réponse dans le grave comme par exemple : AKG D112, Electro voice RE20, Sennheiser e602 ou le Shure beta52. Avec ces micros, le placement aura un rôle déterminant sur le rendu du son. Dans la pratique, on va les placer dans le « trou » de la grosse caisse car c’est par ici que l’air, donc le son, va s’échapper et donc beaucoup d’informations vont se trouver à cet endroit.
L’inconvénient de placer un micro à l’intérieur, c’est que le moindre petit décalage va capter les modes de résonance de manière très différentes, surtout par rapport à la frappe. Plus vous serez proche de la batte, plus vous ressentirez l’impact, et plus vous vous éloignerez plus vous aurez le « corps » de la grosse caisse. Même chose dans le sens de la largeur, le moindre cm de décalage peut donner un rendu totalement différent. L’angle du micro aussi pourra jouer un rôle sur le rendu. L’idée est de trouver le meilleur compromis entre les deux, surtout si vous ne disposez que d’un seul micro. Par contre, il est intéressant de placer un autre micro pour avoir toutes ces infos et pouvoir les utiliser dans le mix.
Dans le même style de placement, le Sennheiser MD421 et le Shure SM57 sont aussi très souvent utilisés. Pour ces micros, c’est intéressant de bien les mettre à l’intérieur et viser la frappe.
Le placement à l’extérieur
Dans le cas ou votre grosse caisse ne serait pas percée, vous pouvez utiliser ces micros en commençant par les placer dans l’axe de la frappe. Vous aurez tendance à entendre beaucoup la résonance de la grosse caisse, et pas vraiment de définition sur l’impact. Autre inconvénient, c’est que vous aurez plus de « repisse » des autres éléments de la batterie. Essayer de placer le micro à différentes distance de la peau. Souvenez vous que les micros dynamiques ne sont pas très sensibles, donc si vous êtes top loin de la source, vous aurez moins d’informations.
Vous pouvez essayer différentes zone de placement en déplaçant le micro vers l’extrémité. L’astuce est de placer votre main a quelques cm de la peau de frappe, et lorsque que la grosse caisse est jouée, il faut repérer dans quelle zone vous sentez le plus de mouvement d’air. C’est ici qu’il faudra placer votre micro.
Un autre type de micro que l’on pourra placer dans cette zone est un micro statique ou éventuellement un micro à ruban en prenant soin de ne pas les soumettre à une trop forte pression acoustique. Le classique dans les studios est le Neumann U47 . Ici même consigne, utilisez votre main pour repérer la zone de pression ou faites des essais en déplaçant le micro de quelques cm en partant du centre vers l’extrémité.
Du côté de la peau de résonance vous aurez très peu de sensation « d’impact » Pour remédier à ça, vous pouvez placer un micro du côté de la pédale. Vous pouvez utiliser un MD421 ou n’importe quel cardioïde électret.
Prenez le tunnel
Une autre technique très répandue aussi, est de se fabriquer un « tunnel » à l’aide de tissus épais comme des couverture par exemple. L’idée est de matérialiser une sorte de caisse de résonance pour la grosse caisse dans laquelle nous disposerons un micro qui selon le placement pourra avoir un rendu étonnant. Le tissu mettra à l’abri le micro des réflexions et bruit ambiant des autres éléments de la batterie. Ici le placement sera affaire de goûts, vous pouvez démarrer à quelques cm jusqu’a 1 ou 2 mètres suivant la profondeur de votre tunnel.
Si vous cherchez le son de grosse caisse de l’album « Nevermind » de Nirvana, cette technique a été utilisé mais avec des « corps » de grosses caisses sans peau reparti les uns derrière les autres au bout duquel se trouve un u47.
La mise en phase
Si vous utilisez plus d’un seul micro pour enregistrer votre grosse caisse, vous serez forcement confrontés à des phénomènes de déphasage. Si vous placez des micros au niveau de la peau de résonance, pensez à les aligner au maximum pour limiter le déphasage. Si vous avez un micro dedans et dehors, essayez d’inverser une phase sur un des deux micros et analyser les résultats. Vous pouvez légèrement décaler un ou les micros pour obtenir une meilleure phase donc un meilleur rendu. Parfois un petit cm peut faire toute la différence ! L’astuce serait d’inverser une phase, basculer vos pistes aux extrémités gauche et droite, et écouter en mono. Ajustez les micros jusqu’à entendre le minimum de son, ce qui voudra dire que votre phase sera bonne…
Pour affiner au maximum les déphasages, un petit ajustement au sein de votre DAW peut être nécessaire.
Une fois que vous avez bien regle votre grosse caisse, passez a la basse. Les frequences de la basse doivent etre complementaires et se « marier » a la grosse caisse et non entrer en competition avec celle-ci.
Une fois que vous avez bien regle votre grosse caisse, passez a la basse. Les frequences de la basse doivent etre complementaires et se « marier » a la grosse caisse et non entrer en competition avec celle-ci.
Allez je vais tenter de me monter ça alors ! Merci !
Oui un petit 8′ suffit largement
Ok Nicolas le diamètre du hp importe peu alors finalement tout comme l’absence de caisson ?
Merci Chris Rec et Serge Fernex 🙂
Fabriquer un subkick est assez simple en fait, on peut se passer facilement du caisson, j’en ai fait deux avec des HP d’autoradio, pour vous dire 😉 le résultat est très bon ! les HP délivrent une impédance qui nécessite très peu de gain, une entrée micro convient très bien
Super article….bien écrit et bien documenté. J aimerais bien me fabriquer un subkik….car introuvable aujourd’hui. Comment procéder? Ne serait ce que pour les soucis d impédance??
Merci Nico très belles illustrations (j’adore ta référence à « Nevermind » mon album de référence système !!!!) et merci pour ces conseils, je vais tenter très prochainement le test d’un subkick maison. Faut-il un préamp avec une « grosse » réserve de gain ? Passer par un di ..? Merci