Dans cet article, nous allons aborder l’étape centrale et fondamentale du mixage à savoir la mise en place de la balance de vos sons.
Si vous n’avez pas de bonne stratégie pour le faire, il n’y a pas de meilleurs moyen pour être dans l’erreur. Le fait est que si votre balance ne fonctionne pas, votre mixage ne fonctionnera pas.
Tout vos magnifiques EQ, vos effets favoris vos compressions ne seront rien si le charley est plus fort que le solo guitare ou que si le volume de la voix ou de la caisse claire n’est pas approprié suivant le style de musique.
Avec ça à l’esprit, voici quelques techniques qui peuvent paraître peu conventionnel mais qui sont utilisés par les plus grands ingénieurs du son du monde entier.
1. Parfois, le pire endroit pour commencer est au commencement
Vous pouvez rencontrer des morceaux qui commence avec une intro avec peu d’instruments, et le reste du titre se construit sur ces éléments. C‘est rarement le meilleur endroit pour commencer à réaliser votre balance.
Si par exemple, vous faites sonner une guitare acoustique seule bien large dans une section d’intro, ou si vous avez un son de clavier exceptionnellement beau avant que le groupe ne démarre. Au moment où vous êtes au milieu de votre couplet, vous vous retrouvez en train de caler d’autres sons qui interviennent et même chose sur le refrain suivant… Vous risquerez de vous retrouverez rapidement à court d’espace plutôt que si vous démarrez par les sections les plus denses de la chanson. Vous devrez refaire vos balances sans cesse et vous vous retrouvez avec une balance sans clarté et sans impact. Or, C’est exactement l’opposé qui nous intéresse.
2. Commencez avec les éléments les plus importants, puis rajoutez les autres instruments par ordre d’importance
Cependant, la majorité de ces ingénieurs semblent adopter une approche très différente : ils évoquent d’abord l’instrument le plus important, établissent un niveau confortable pour celui ci, puis apportent les nouveaux instruments autour de lui, en veillant à ce qu’il reste bien présent tout au long du mix.
Près de neuf fois sur dix, cet instrument majeur finira par être soit votre voix. Mais posez vous la question : Qu’est-ce qui fait vivre la chanson dans cette section ? Pourquoi les gens écoutent-ils ce titre ? Est-ce pour le tempo ? L’énergie ? Ou est-ce pour la performance, ou peut-être l’histoire qu’il raconte ?
Au fur et à mesure que vous rajoutez de nouveaux instruments et groupes d’instruments, essayez de le faire par ordre d’importance, en fixant chaque nouvel élément à un niveau où il peut être clairement entendu, sans masquer les précédents.
3. Essayez de jouer que sur la balance et seulement la balance au départ
Mais, essayez de le faire dans un second temps. Essayez plutôt de travailler uniquement sur la balance dans la première phase de votre mix : pas d’égalisation, pas de compression, pas de reverb, pas de delay, voire même pas de panoramique !
4. Testez la bonne balance
Il se peut que vous n’obteniez pas le bon équilibre la première fois. Pas de panique. En fait, établir une balance ressemble un peu à accorder une guitare.
Si vous n’êtes pas sûr à 100% de l’endroit où votre fader devrait se placer, essayez de dépasser le bon équilibre de sorte que l’instrument en question soit clairement trop fort. (Croyez-moi, vous saurez.) Ensuite, ramenez-le à un point où il commence à se sentir plus raisonnable.
Maintenant, prenez ce même fader et descendez-le jusqu’à ce que le son devienne clairement « trop faible ». (Encore une fois, faites confiance à votre instinct sur ça, vous ne vous tromperez pas.) Maintenant, ramenez-le à l’endroit où il commence à se sentir de nouveau à un niveau raisonnable.
Si l’écart entre ces deux niveaux est faible, c’est bien. Choisissez celui qui vous convient. Il n’y a pas de niveau «juste». Pour tout instrument, il y a une gamme de niveaux qui fonctionnera, selon vos goûts. Vous venez de trouver cette fourchette. Comme votre mix va évoluer, il y a de forte chance que cette gamme devienne de plus en plus petite, ce qui est rassurant.
Si l’écart entre ces niveaux est très important, notez-le. C’est un son qui peut bénéficier d’une compression supplémentaire, ou peut-être un EQ, que ce soit directement sur la source ou sur les instruments qui semblent le masquer.
5. Repartez à zéro
6. Une fois votre balance mono faites, utilisez les panoramiques
Une fois que vous avez réglé vos volumes, il est temps de commencer à mettre en place vos panoramiques.
Vous serez plus efficace en travaillant de cette façon plutôt que l’inverse. Si vous pouvez faire sonner un mix en mono, il sonnera d’autant mieux en stéréo. L’inverse est beaucoup plus compliqué. Je vous invite à lire mon article consacré à ce sujet.
7. Il est temps d’utiliser vos EQ, compression et effets. Soyez sur d’éteindre les boutons « solos ».
Je sais qu’il peut être très tentant de commencer à travailler les instruments et appliquer des EQ et des compresseurs pour affiner et «améliorer» leur son. Résistez à cette envie.
N’oubliez pas que peu importe comment sonne tel ou tel instrument en solo, ce qui compte vraiment c’est de comment ces instruments sonnent dans le contexte général.
Une fois que vous aurez l’habitude, vous prendrez conscience du pouvoir de cette approche.
8. Un bon mix est un mix dynamique.
Un bon mixage est «dynamique» en ce sens qu’il n’est pas trop compressé, bien sûr. Mais il est aussi dynamique dans la mesure où il évolue au fur à mesure du morceau.
Il est utile de trouver des réglages de faders fixes qui fonctionnent tout au long de la chanson. Mais il est important de réaliser que le bu d’un mix n’est pas de trouver une balance qui fonctionne pour la chanson entière. Il s’agit d’élaborer un mix qui se construit, qui change, et qui évolue avec la musique.
Si votre son de grosse caisse a besoin d’être plus clair dans le refrain que dans le couplet faites le. Automatisez ou créez une autre piste. Est-ce que la voix a besoin d’un coup de pouce ici et là ? Est-ce que le gate doit être en route dans une section ou une autre ? Existe-t-il un passage où la basse ou la guitare acoustique prennent doivent être plus forte ? Faites les choses en ce sens…
9. Mixez à bas volume, sur de petites enceintes. Apprenez à connaitre vos enceintes et votre pièce.
Pour réaliser votre balance de départ, cela peut être plus efficace de la démarrer à un faible volume et de l’augmenter plus tard. De même, il est préférable de commencer sur des petits haut-parleurs et de travailler sur des plus grands ensuite.
Pour de meilleurs résultats, vous devez connaître vos haut-parleurs et votre pièce. Le traitement acoustique est l’une des meilleures choses sur laquelle vous pouvez investir pour votre studio.
C’est une bonne idée d’acclimater vos oreilles chaque jour en écoutant des mixages références et idéalement, la musique qui est en quelque sorte pertinente à celle que vous travaillez. Avec l’expérience, vous aurez de moins en moins besoin de faire de telles comparaisons, mais c’est toujours utile de le faire de temps en temps.
Grand Big up à toute la communauté moi j aimerais savoir à kel niveau il faut régler le kick avant de débuter le mix de la track
Bonjour,
Il est clair que si on dépasse le fameux 0db numérique, l’information n’est plus pris en compte et on obtient des saturations parfois très désagréable. Il faut forcément anticiper en amont sur les pistes pour ne pas encombrer le bus master. Etant un grand habitué du mixage analogique, je n’ai pas cette contrainte et tant que mes oreilles ne me disent pas « Stop » je n’y fais guère attention.
Baisser les faders est une solution, mais l’inconvénient est que l’on a une course moins précise en bas plutôt que si il est placé au niveau du 0. Pour résoudre le problème, je préfère utiliser des trims (ou gain) en entrée de chaque pistes.
merci! J’ai vu ta video sur le headroom sur youtube
Bonjour,
Merci pour le tuto, c’est très clair 🙂
Je me demandais par contre pour le master qui tape dans le rouge. Quelle en est la conséquence?
En général, je fais quasi la même chose que ce qui est décrit ici mais je commence par baisser tous les faders d’abord, sinon mon master est dans le rouge lorsqu’un balance générale est établie. Ensuite pendant tout le processus du mix, (je travaille sans limiteur sur le mix bus) et en fin de mix, j’essaie d’avoir des peak max à – 0,2 dB pour être sure de n’avoir aucun ecrétage digital. Ce n’est pas évident lorsqu’on commence à ajouter des effets, EQ,… et je remarque que je passe encore beaucoup de temps à réajuster mon mix pour éviter tout dépassement de -0,2 dB sur le master. J’ai fini par créer un mix bus avant le master pour le diminuer si nécessaire. Bref, des petits conseils sur ce point précis serait très bienvenus, peut-etre je me casse trop la tête? merci 🙂 (Je travaille aussi avec ProTools).
Bonjour,
oui je me pose la même question. Qu’en est-il du master dans le rouge? Merci pour le tuto aussi.
réalisé une balance en mono est une bonne chose, car si on entend tout en mono, comme écouter sur une petite radio, c’est gagné, on peut aussi entendre si on a des problèmes de phase non? notamment sur les overheads.
très bon tutos et tes conseils sont toujours le bienvenu
merci
Salut ton master tape dans le rouge ?
Et oui mais c’est malheureusement impossible en numérique, ou alors il faut passer par une chaîne particulière
Par rapport aux prises de son, à la grande époque des consoles d’enregistrement, nous utilisions des faders de sortie pour les volumes d’enregistrement, c’est à dire que la balance était déjà faite à l’enregistrement en fait. Cette méthode se perd un peu aujourd’hui surtout en home studio
Dans le cas ou tes pistes ne sont pas équilibrées à 0db tu les équilibres en utilisant que les trims d’entrée. Et ensuite tu profites de la course du fader aux alentours du 0db ou l’amplitude est beaucoup plus précise, tu peux faire des mouvements de volume plus subtil, contrairement à lorsqu’il sont en bas de course par exemple.
en enregistrant toutes tes pistes avec un niveau proche de -18db rms ou aux alentours selon le sweet spot de tes converto tu aura une balance deja équilibré avec les faders à 0. tu peux t’aider d’un plugin pour voir à combien tu module. il y en a des gratuit
dans ce cas nico, comment tu procèdes, tu joues d’abord sur le volume de chaque track en laissant ton fader à 0 Db , et à la fin tu afines avec les faders donc proche de 0 pour le mix global, c’est ça ??? ça veut dire qu’à la prise de son tu as un gros travail en amont , ce qui te permets juste de faire tes réglages très subtils dans ton mix , le plus gros est déjà fait ?? En studio tu travailles plutôt en Pré qu’en Post, je suppose que ça dépend du style et du groupe
Il est vrai que parfois on préfère utiliser les trims pour faire la première balance afin de laisser les faders à 0db pour bénéficier d’une course de fader beaucoup plus précise, proche du 0db.
Mais si on a une session qui a été enregistré dans les règles de l’art, tout faders à 0db doit donner un très bon équilibre
des mecs qui laissent les faders a 0? je veux voir un tuto comme ça 😉 !! c’est des sourds non ? lol !!
merci Nico, c’est plus que judicieux effectivement et l’approche du morceau ne peut qu’être plus perceptible, j’ai déjà vu des tutos ou les gars laissent tous les fader à 0 db , je me pose donc la question comment procèdent ils pour leur mix , et tout est quasi dans le rouge , bref donc saturé à mort , rien de tel que le touché pour ma part avec le controleur de surface Qcon , avec la souris je ne pouvez plus…..je reviens sur ce que tu disais c’est comme faire un Gateau , ou une recette de cuisine, chaque ingrédient a sa place et selon un ordre bien précis, sinon on nage de le potage et le flou, encore merci pour tes tutos, je ne me lasse jamais de te regarder , une piqure de rapel fait toujours un bien fou
c’est vrai qu »avant 😉 , on pouvait faire ça au tactile avec plusieurs doigts , et même faire de l’automation en live .. maintenant c’est plus difficile en « effet » , c’est le cas de le dire 😉 !!
Celui qui fait mieux sonner ton mix sur un système d’écoute correct
Je comprends ça !!
Je ne te le fais pas dire !! On dirait pas mais je suis super frustre de faire ça avec la souris lol
Et comme tu le dis, il faut que des la première balance l’arrangement sonne sinon c’est qu’il y a une erreur quelque part
C’est la même question de savoir si les effets sont voulus ou pas au final, plus tu as des éléments au départ plus tu es proche du résultat final
Ouiiiii…..l aspect tactile du fader associé la reponse en temps réel de la perception du mix est irremplaçable…
et de plus pour info je viens de faire un morceau que j ai mixé au casque et la j ai utilisé 2 casque pour voir , l un n ayant pas le rendu de l autre a quoi je doit me fier
C’est vrai ! mais le son est un excellent exemple 🙂
comme dans tout 😉 !!
Le son c’est toujours une question de choix, et il faut être toujours sûr de ce que l’on veut pour mener un projet à bien
donc c’est une question de choix.. après faut être sur du résultat à la fin …discussion intéressante en tout cas.; merci !!
Tout à fait mais si on veut une voix saturée, pourquoi ne pas la saturer dés la prise et obtenir directement le son que l’on souhaite ? la prise de son c’est déjà du mixage, sinon il est impossible de se rendre compte du résultat final, sans parler de l’impact sur l’interprétation…
ok si vous le dites.. néanmoins ça me parait plus « normal » qu’une voix soit la plus « pure » possible pour pouvoir mieux la travailler après.. non? quitte a lui mettre de la saturation !!
Pas de soucis, c’est bien pour ça que je précise que parfois même un son pas forcement optimal peut trouver sa place dans une prod…
oui c’est sur , ce n’était pas une critique , je n’oserais pas , juste une question..
Si les pistes sont livrée en l’état, j’imagine que c’est un parti pris… N’oublions pas que ce ne sont pas forcement les plus beaux sons qui font la plus belle musique 😉
une question peut être bête , mais je trouve que les voix sont assez saturés à l’enregistrement , c’est normal ou bien.. ?
Salut Alain,
Merci pour ton commentaire
Le principe du mono est surtout une manière d’essayer d’aller un peu plus loin dans la recherche d’EQ et placement des instruments
Parfois les choses simples sont les plus efficaces…
Bon courage 😉
Salut Nicolas,
Je suis tes tutos et cela me donne envie d’essayer, de passer plus de temps a trouver les astuces pour faire un bon mix. J’ai la chance d’avoir une 8 pistes fader motorisé pour trouver la place de chaque instru, parfois en fermant les yeux … Commencer en mono est une approche que je n’avais même pas pensé, tellement j’aime la sensation que procure une guitare en stéréo, ainsi que les choeurs, le violon (en 4 pistes) et les effets.
Vais aller voir tout cela de plus près.
Merci pour le boost
Al
Beaucoup de choses se passent simplement en bougeant les faders, on a trop tendance à se ruer vers nos EQ et compresseurs au premier abord rendant notre mix beaucoup plus « petit » qu’il ne l’était lors de la mise à plat…
Ne pas hésitez à recommencer, à bouger, à automatiser les faders car c’est à travers eux que tous se passent !
Bon courage !!
Bonjour,
Article fort édifiant. Mais, je dois avouer que j’étais toujours parti sur une autre démarche. En effet, je ne faisais jusque là ma balance qu’en fin de mixage, c’est à dire après les effets (equalisation, compression, delay, reverb, etc.).
En tant que débutant, j’en étais pas mal convaincu du résultat, même si j’ai encore beaucoup à apprendre sur le mixage et le mastering.
Je parcours de plus en plus d’articles et d’astuces de professionnels qui recommandent de commencer par la balance et de placer progressivement les choses.
Je suis bien tenté d’essayer et je vais le faire.
Merci, Nicolas, pour la motivation.
Ca oblige à être moins fainéant avec les EQ notamment 😉
Je vais tenter un mix en démarrant mono et suivre ces indications, ça parait tellement logique à la lecture qu’on se demande pourquoi ne pas l avoir essayé plus tot !
Merci c’est sympa 🙂
Super article, super site. Bravo ! 🙂