THÉORIE DU SON

L'oenologie du son avec Patrick Thévenot

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La méthode d'analyse proposée par Patrick Thévenot a pour but d’acquérir une méthode d’analyse sonore efficace et rapide, applicable à toute activité de prise de son et d’enregistrement stéréophoniques ou encore de sonorisation.

C’est l’outil qu’acquière tout ingénieur du son au bout de plusieurs années de travail au quotidien. Cette méthode permet l’assimilation de ces acquis durant le "workshop" et avec plus d’efficience !

Cet apprentissage à l’analyse sonore objective et professionnelle permet de s’affranchir des critères ésotériques "d’esthétisme sonore" et culturel habituels. Le côté esthétique sera pris en compte séparément (et donc plus facilement) lors de la phase de l’analyse de l’enregistrement, du mixage ou de la prise de son.

Les critères d'analyse

Cette méthode d’analyse de l’image sonore propose une définition claire et quantifiée de chaque critère classé par type.

Nous distinguons 12 critères de base groupés en 5 familles :

  1. Les critères de construction (largeur, profondeur, relief)
  2. Les critères d’équilibre (équilibre spectral ou tonal, équilibre dynamique)
  3. Les critères de définition (séparation des timbres, transparence)
  4. Les critères de stabilité (de l’image globale, des sujets)
  5. Les critères de réverbération (quantité, type, homogénéité)

A l'intérieur de ces 5 familles, nous allons avoir des sous critères qui vont nous permettre d'aller beaucoup plus loin dans l'analyse. Nous trouvons au total 25 critères objectifs qui nous permettent de quantifier chaque élément que constitue un mixage ou une prise de son.

Voilà pourquoi cette méthode permet de parvenir au cœur d'une écoute et nous permet d'aller beaucoup plus loin dans l'analyse mais aussi de mieux préparer ce que nous souhaitons obtenir sur nos sons.

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Définition des critères

Critères de construction :

Ils permettent d’évaluer les dimensions réelles de l’image sonore en largeur et en profondeur. Ceux‐ci s’appliquent donc particulièrement à l’analyse de l’image stéréophonique.

  • La largeur : Elle caractérise l’étalement plus ou moins important du (ou des) sujets (sources sonores) dans la base stéréophonique située entre les deux enceintes. Où commence et où finit la scène sonore en largeur ? On quantifie cette largeur sur une échelle graduée de –10 (complètement dans l’enceinte gauche) à +10 (complètement dans l’enceinte droite), en passant par 0 (centre virtuel).
  • La profondeur : Elle caractérise la distance entre l’auditeur et le sujet (hors réverbération) situé le plus loin possible dans l’image sonore, sans se focaliser sur la réverbération. Où situez‐vous le sujet le plus éloigné dans le sens de la profondeur ? Attention, cette profondeur est contextuelle. Par exemple la profondeur 10 ne sera pas évaluée de la même façon dans la nature et dans une salle. On l’évalue sur une échelle graduée de 0 (sujet le plus éloigné situé dans le plan des enceintes) à –10 (sujet le plus éloigné situé à la limite d’éloignement dans le contexte de la scène sonore).
  • Le relief : Ce critère évalue l’écart en profondeur entre le premier et le dernier sujet dans l’image sonore. L’image vous paraît‐elle tassée ou au contraire étendue dans le sens de la profondeur ? Le relief est évalué de 0 (pas d’écart) à 10 (écart maximum).

Critères d’équilibre :

Ils illustrent les rapports d’énergie en fonction de la fréquence mais aussi en fonction du temps. Il faut donc distinguer l’équilibre spectral et l’équilibre dynamique.

  • L’équilibre spectral : Il rend compte du déséquilibre possible entre les fréquences. On peut donc l’associer à la notion d’équilibre tonal. Percevez‐vous la même énergie dans le grave, le médium et l’aigu ? On l’évalue en trois sous‐bandes : grave, médium et aigu sur une échelle de ‐5 à +5, en fixant la moyenne à 0. Pour des raisons pratiques, nous fixons le médium à 0 quelque soit l’extrait choisi.
  • L’équilibre dynamique : Ce critère mesure la capacité à percevoir dans l’image sonore les nuances musicales. Perçoit‐on facilement ou pas les attaques ? Les pianissimos et les fortes ? Les variations du niveau moyen ? Il y a trois types de dynamique : les transitoires & attaques ; les subtilités de jeu ; les variations du niveau moyen. Il est évalué à 0 (pas de nuance) à 10 (beaucoup de nuance).

Critères de définition :

On distingue deux aspects : le timbre et la transparence.

  • La séparation des timbres : Ce critère mesure la capacité à séparer les timbres produits par chacun des objets constituant l’image sonore. Peut‐on facilement ou pas, dissocier les timbres des sujets les uns des autres ? On mesure ce critère sur une échelle de 0 (pas de séparation) à 10 (maximum de séparation).
  • La transparence : Elle mesure la capacité à « toucher » les sujets qui constituent l’image sonore. Y a‐t‐il un voile entre l’auditeur et la scène sonore ? Peut‐on construire facilement ou pas, une image visuelle dans sa tête ? On quantifie ce critère sur une échelle de 0 (aucune transparence) à 10 (définition optimale).

Critères de stabilité :

Ceux‐ci sont corrélés entre eux et sont donc indissociables l’un de l’autre. Par conséquent, ils doivent être évalués simultanément pour chaque extrait sonore.

  • Stabilité de l’image globale : Ce critère mesure le caractère plus ou moins précis de l’image sonore globale en termes de localisation. Le cadre sonore total est‐il stable ou vacillant ? On quantifie ce critère de 0 (mauvaise stabilité et impression de nausée) à 10 (très bonne stabilité globale et cadre immobile).
  • Stabilité du (ou des) sujets : Ce critère évalue la précision et stabilité en localisation des (ou du) sujets spécifiques, y compris dans leurs déplacements possibles (sources mobiles). Les sujets sont‐ils fuyant ou localisables dans ce cadre ? La quantification s’effectue également de 0 (complètement insaisissables) à 10 (parfaitement localisables).

Critères de réverbération :

Nous distinguons trois aspects : la quantité, le type et l’homogénéité. Comme pour la stabilité, ceux‐ci doivent être évalués simultanément.

  • La quantité : C’est le rapport de l’énergie du champ réverbéré, comparée au champ direct. Perçoit‐on plus la salle ou le sujet lui‐même ? Ce critère varie de 0 (pas de réverbération) à 10 (100 % de champ réverbéré perçu).
  • Le type : C’est la nature de cette réverbération. Les réflexions sont‐elles séparées du son direct et/ou séparées entre elles, ou bien indissociables ? La décroissance de l’énergie est‐elle saccadée ou continue ? Il faut choisir entre deux natures possibles, c’est à dire une décroissance Accidentée (Ac) ou une réverbération Concise (Cc) ou encore les deux à la fois ?
  • L’homogénéité : Ce critère évalue la cohérence entre les réverbérations des différents sujets ou encore la complémentarité de réverbérations de nature différentes. A‐t‐on la sensation que les sujets sont tous dans le même lieu acoustique ? (pour une prise de son en acoustique naturelle). Les différentes réverbérations sont‐elles esthétiquement compatibles et complémentaires entre elles ? (pour une prise de son en proximité). Cette homogénéité varie entre 0 (pas de cohérence) à 10 (grande corrélation acoustique).
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