Basse et guitares "métal" avec Sebastien Camhi
PRISE DE SON

Basse et guitares "métal" avec Sebastien Camhi

Sujet très délicat de la basse dans le Metal. s’il y a bien une chose qui a énormément évoluée ces dernières années c'est bien le son de basse. Peut-être que je m'avance un peu mais la marque Darkglass electronic a largement contribué à cette évolution avec une palette de pédales et des plug ins absolument fabuleux.

Toute première chose, je demande (sauf volonté particulière pour un son spécifique) que les cordes soient absolument NEUVES pour l'enregistrement. Il faut savoir qu'un gros son de guitare commence par un gros de son basse. Mais il faut également que la basse se fasse entendre et soit intelligible au milieu d'un mur de son de distortions. Pour cela rien de tel que le "Kling Kling" des cordes neuves qui apporteront cette précision dans le médium. Avec des cordes rincées vous pouvez tout de suite oublier.

Pour se faire voici comment je procède, je "sépare le signal" en 3 parties :

  • le premier est une simulation d'ampli que je prends au Kemper, et non pas l'ampli, car je trouve que le bas se maintient toujours beaucoup mieux et qu'il existe des profiles fabuleux (c'est ce qui jouera le rôle de "réalisme" dans le mix de la basse).
  • le deuxième : direct dans une pédale Darkglass Microtube X7 avec pas mal de distortion mais pas non plus à fond! (disons un gros crunch, voir photo) cette piste passera dans un EQ Tube tech avec un léger boost entre 1kHz et 2khz pour la présence et un compresseur ONE LA 500 (Tube) en mode limiter avec environ 10db de réduction (elle sera ma piste principale sur ce projet).
  • le troisième: je récupère le direct out de la microtube et j'obtiens ainsi ma DI, une fois enregistrée je duplique ma piste dans mon protools, sur la première je cut tout ce qu'il y a au dessus de 100HZ avec un fabfilter (18 db/Oct) et avec la deuxième je mets un plug ins sans amp avec beaucoup de crunch et d'aigües. Cela sera loin dans le mix mais cela rajoute indéniablement un coté métallique à l'instrument.
  • Il m'arrive parfois de faire jouer le bassiste dans la room à coté et de lui mettre un micro devant sa basse. On obtient d'excellent résultat pour le "Kling Kling" naturel. C'est très efficace mais cela coupe un petit peu la facilité d'échange avec le musicien pour d'éventuels arrangements ou idées sur le moment.

Il est pour indispensable pour moi de faire en sorte que le son de basse soit en majeur partie fait dès la prise, je triture très longtemps les boutons de mes différents outils, je fais bcp de niveaux entre mes différents faders pour obtenir quelque chose de convenable.

Basse LTD Orion Signature ( Behemoth )  > Darkglass Microtube X7 > TUBE TECH PE1C > IGS ONE LA 500 > Antelope Orion 32+ Gen 3.+ Kemper PJ666 profiles ( Facepunch profil ) + DI

Les guitares

Nous voilà enfin arrivés au sujet de tout les fantasmes : le son de guitare. C'est là que les choses se corsent car c'est selon moi, à cette étape que l'album va prendre toute sa couleur. Le niveau de distortion, la puissance de l'EQ, le taux de reverb (courte) ou pas etc...

S’il y a bien une chose que j’ai appris avec les années, c'est qu'il n'y a RIEN de plus contextuel que la distortion. C'est pour cette raison que je prends toujours du temps pour pré-mixer la batterie et la basse avant de m'occuper du son de guitare.

Malgré le fait qu'il n'y ait pas de généralité, il y a toujours des choses qui reviennent dont nous allons parler ci-dessous.

Alors, comment s'est passée cette session ? Après avoir longtemps hésité nous avions à notre disposition 3 Cab 4x12 un Orange, un N.O.S et un Mesa boogie. Le N.O.S est de loin mon "go to" mais cette fois-ci j'ai eu une envie de changement et nous avons décidé de commencer les essais par le Mesa (choix qui restera sur l'album au final). Au niveau des têtes d'amplis nous avons essayé une 6505, un Triple rectifier, un Single rectifier, un Orange rockverb 50.

Bref tout cela sonnait très bien mais ce n'était pas ce que je jugeais le plus adapté à la situation. Au final je me suis rappelé avoir profilé une tête de 5150 III dans mon Kemper. Nous avons donc relié le Kemper au Cab et.... Magie ! nous avons trouvé notre config de base. Comme il n'est pas rare que j'utilise une pédale D'OD en amont (pour amener le "fizz" très caractéristique du son metal actuel), encore une fois, tout ce que nous avions sous la main y est passé, TS9, HM300, Sabelya 4558.. et c'est vers cette dernière que notre choix s'est orienté.

Un setup assez franc mais avant de rentrer dans le Kemper "ça le fait grave", la texture, le punch et la précision tout est là. Parlons micros! Je pense pouvoir dire que j'ai dû essayer plus d'une cinquantaine de micros différents sur les Cabs guitare, d'un simple micro Samson à 50€ (qui marche plutôt pas mal d'ailleurs) au FLEA 47 tube à plus de 3500€ en passant par divers micros à rubans.

Pour le metal ma config favorite est une paire de SM57 et un Sennheiser MD421. Pour des raisons très simples. Déjà parce que ça sonne ! Et ensuite parce que je suis addict à l'association SM57 + 421. Dans le détail, ça donne quoi ? La technique fredman me permet de trouver un bon équilibre entre le micro direct et le micro orienté. Une fois cet équilibre trouvé, je rentre doucement le MD421 (placé pleine face, légèrement décentré) pour gagner en précision. Tout ce beau monde part dans des preamp GAR 134 inspirés "mais pas cloné" des célèbres API 312 (attention ça décoiffe !).

C'est ensuite que vient la compression. Pour ce faire, je demande au guitariste de me jouer des "palm mute" sur sa note la plus grave (un DO dans le cas présent). C'est ce qui va me servir de "référence". En gros, j'essaie de faire en sorte d'avoir une compression entre 3 et 5db maximum sur ces notes pour garder une parfaite maitrise du bas sans impacter le reste du jeu. J'utilise soit mon urei 1178 soit, dans le cas présent, mon IGS volfram limiter réglé comme mon urei, (attack : 6 / Release 12 / Ratio 4:1) sauf que l'option dry/wet (70%) m'a donné un rendu plus adapté. Et voilà nous sommes prêts!

Dans les choses plus habituelles, il n'est pas rare que je pousse un peu le medium et les aigues avec un EQ type Neumann (GAR W492) à la prise pour obtenir un résultat encore plus proche du final. Mais cette fois je n'en ai pas ressenti le besoin.

Pour les guitares additionnelles, j'ai fait le choix de partir du même profil (mais avec un simulation CAB du Kemper) afin de n'avoir qu'une seule piste. Un léger boost dans le medium, une pédale de reverb branchée pour les FX, une digitech polara, une Sabelya "O" finest reverb, ou encore celle du Kemper, inspiré des strymon me semble-t-il.

Bref c'est le moment de s'éclater et de laisser place à la créativité, rien n'empêche de rajouter d'autres pédales, d'autre effets, de passer de l'une à l'autre.. il n‘y a pas de limite! (je prends toujours mes decisions de reverb sur les arrangements à la prise et non au mix).

Même logique pour les solos (absents sur cet album). Seule petite variante au son rythmique, j'augmente légèrement le medium sur le Kemper et je compresse plutôt à 5/7 Db plus que 3/5 db (soit un cran en plus sur le Volfram).

Et voila ? ready For thrashing \m/

ESP standard > Pedale Sabelya 4558 > Kemper profile 5150 III > Baffle Mesa boogie 4x12 > SM57x2 " fredman technique" + MD421 > préamplificateur General audio research AR 134 ( SM 57 ) IGS 573 ( MD421 ) > IGS volfram limiter > Orion 32 + Gen 3.

Téléchargez les fichiers ici : http://bit.ly/2XEjv4w

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