La dynamique du son
THÉORIE DU SON

La dynamique du son

La dynamique du son

Les principaux processeurs de dynamique

Compresseur : Plus le signal entrant sera fort, et plus ce signal diminuera en sortie. Dans un compresseur, un niveau "cible" appelé threshold ou seuil,  indiquera l'endroit ou le compresseur commencera son travail d'atténuation. Plus il y aura une quantité importante de signal dépassant ce seuil, plus la réduction sera importante. Limiteur : Les limiteurs peuvent se comparer à des super compresseurs. L'idée est de faire en sorte que le niveau du signal ne dépasse pas le seuil, car le taux de compression est extreme. Le limiteur repose sur certaines fonctions et conceptions différentes du compresseur. Expandeur : Plus le signal entrant sera faible et plus il sera diminué. Comme un compresseur, il possède un seuil (threshold) qui indique l'endroit ou le signal sera atténué en volume. Si le signal ne dépasse pas ce seuil, il sera atténué, et si il le dépasse il ne sera pas modifié. Noise Gate : Même principe que l'expandeur, sauf que le gate va purement "couper" le signal en dessous du seuil.

La compression

Chaque signal que vous entendez est compressé ? Réponse : oui, chaque signal que vous entendez est compressé d'une manière ou d'une autre. Croyez moi, imaginez un chanteur rock devant votre microphone. Vous êtes en train d'enregistrer, vous n'avez utilisé aucun traitement particulier et ensuite vous écoutez les sons. Vous écoutez un signal qui est passé par au moins 3 étapes de compression, voir même 5 ou plus suivant votre configuration :

  • La capsule du microphone va réagir en fonction de la pression acoustique, plus la voix sera forte plus la capsule va vibrer et inversement. Donc plus le signal est fort, plus la capsule va devoir "réduire" le signal. C'est de la compression, certes une compression fine mais c'est une forme de compression.
  • Si vous utilisez un micro à lampe, le signal va forcement passer à travers. Les lampes ont une réponse non linéaire au tension. La réponse sera relativement "courbée" et les fréquences en seront modifiées. Cela se transformera en une forme de distortion. Ce qui forcement va réduire les "peaks" de votre signal et donc le compresser.
  • Même principe après la lampe, lorsque que le signal passera à travers le transformateur du micro : compression supplémentaire.
  • Le préampli aura lui aussi plusieurs étages de saturation du au lampes. Et bien évidement, plus vous allez monter le gain et plus vous allez apporter de la distortion, donc de la compression.
  • Et pour finir, le son passera à travers les cones des hauts parleurs. Plus vous allez les solliciter en volume, plus la tension va être élevées et la compression se fera sentir.

Il faut comprendre que la compression fait partie intégrante du signal. Certains micros compressent plus que d'autres et c'est la même chose avec les hauts parleurs, les lampes, les transfos etc... Avec les lampes par exemple on parlera de leurs courbes de saturation et leurs pourcentages de THD (total harmonic distortion) Avec les micros, on va se référer à leur manière de "former" le son.

La dynamique du son

Forme

Au lieu de vous dire qu'un compresseur va vous servir à compresser, essayez de penser qu'il va vous créer une "forme" de son. Si vous commencez à penser en imaginant des formes pour votre son, le principe de la compression vous parlera sans doute mieux. Les termes d'"attack, decay, sustain et release" peuvent aider à penser en terme de forme de son. Régler un compresseur est comme former un "moule" pour faire passer le son dedans :

  • Le seuil (Threshold) va determiner l'endroit où on va commencer à travailler l'amplitude.
  • Le ratio va déterminer la force de canalisation de cette amplitude.
  • Le temps d'attaque est une manière de dire comment la forme de la transitoire devra être.
  • Le temps de relâchement est la durée du maintien de cette forme.

Transitoire

Une transitoire est la première information d'une onde sonore, le début de l'amplitude de l'onde. On pourrait dire l'attaque du signal. Les sons de percussions comme les batteries, ont des transitoires très prononcées. A l'inverse, le son des cordes ont des transitoires beaucoup plus soft. Le réglage du temps d'attaque de votre compresseur va déterminer de quelle manière vous allez travailler cette transitoire. Si par exemple vous souhaitez une attaque soft et diminuée, mettez un temps d'attaque rapide. Bien évidement, le placement du seuil va plus ou moins accentuer cet effet, suivant où il est placé. Faites un essai sur une caisse claire : placez votre seuil très bas et mettez un temps d'attaque rapide. Vous constaterez que l'attaque va quasiment disparaitre. Faites l'inverse : placez votre seuil plus haut et mettez un temps d'attaque plus lent, l'attaque de la caisse claire redevient naturel voir plus accentuée.

La dynamique du son

La bonne énergie

Il y a beaucoup de finesse entre un son percutant (donc avec une forte transitoire) et un son soutenu dans la forme de votre compression. Un son qui peut se mesurer dans le temps, sera plutôt soutenu. Un son qui ne durera pas dans le temps, ou qui disparaitra aussi vite qu'il est apparu sera plus considéré comme une transitoire net. Mais les transitoires peuvent varier en durée. une transitoire d'une demi ms (milliseconde) et une autre de plusieurs ms seront forcement très différentes. Un facteur important pour donner la bonne énergie à votre son, est de déterminer combien de temps dure votre transitoire. Très rapide, elle sonnera "poc poc" alors qu'une transitoire plus longue donnera tout de suite plus de punch à votre son. Le truc est d'arriver à trouver la zone charnière qui donne cette énergie, sans garder la zone qui va "raplatir" le signal. Seul votre oreille pourra vous aider pour ça. Prenez n'importe quel bon sample de batterie, en général, ils ont la forme idéale en terme de transitoire et d'attaque. Ajouter une compression supplémentaire les rendrait moins efficace. Notez que cette énergie provient aussi d'une bonne équalisation.

Relâchement

Qu'est ce que le temps de relâchement (release) ? Il va déterminer le temps de maintien du traitement, ou si vous préférez le temps que va mettre le compresseur pour revenir à sa position initial. Si ce dernier est trop court, vous risquez de "déformer" le signal, qui peut se transformer en différent phénomène sonore, notamment de la distorsion. Si au contraire il est trop long, le signal pourra difficilement retrouver sa forme d'origine, et on peut perdre sa couleur de base. Vous entendrez uniquement le son du traitement du compresseur. Soyez prudent dans le réglage de ces paramètres d'attaque et de relâchement pour ne pas obtenir d'effet indésirables, et notamment celui de "pompage". Si vous entendez nettement le son monter et descendre sous l'effet du compresseur, c'est que vous devez revoir vos réglages. Une bonne compression doit être totalement transparente. Néanmoins, on peut utiliser ce phénomène comme un effet en tant que tel, dans ce cas, essayez d'appliquer des valeurs qui seront en rythme avec votre morceau, mais assurez vous qu'il y est un réel intérêt à utiliser cet effet.

Conclusion

Imaginer le compresseur comme un modeleur de forme et non un processeur de signal, cela pourrait peut être vous aider à mieux comprendre son utilisation et améliorer le traitement de vos pistes. Souvenez vous que si vous souhaitez uniquement travailler sur le volume de vos pistes, vous pouvez utiliser les faders de votre console ou DAW. Et cela n'interviendra pas dans la forme de votre signal. Un compresseur modifiera toujours la forme de votre signal. Une fois que vous entendrez des formes, vous aurez compris la compression.

Abonnez-vous à la newsletter
Les prochaines formations
SUR LE MÊME THÈME :
Les Neumann M49 et M50
THÉORIE DU SON

Les Neumann M49 et M50

46 mins pour lire  
L'histoire de l'enregistrement magnétique
VIDÉO
THÉORIE DU SON

L'histoire de l'enregistrement magnétique

 
Le Neumann U47
THÉORIE DU SON

Le Neumann U47

82 mins pour lire  
Neumann CMV3A
THÉORIE DU SON

Neumann CMV3A

13 mins pour lire